Le travail de Marcel Berlanger exposé à la galerie nicolas silin à partir du 22 octobre, traite de deux séries d’objets apparemment totalement étrangers entre eux : des drones, symboles des technologies les plus récentes, et des moucharabiehs qui évoquent la dissimulation et semblent jaillir de temps très anciens.
La série des toiles traitant des drones tire son inspiration d’un « drone survival guide » au graphisme épuré et austère, un catalogue de la production technologique actuelle dans ce domaine, sorte de planche d’oiseaux de malheurs. Les moucharabiehs sont évoqués par des grilles de peintures multicolores, formant de gracieux losanges aux formats variables.
Ces deux séries d’objets, de prime abord sans lien, appellent des formes plastiques similaires : losanges pour les uns, angles et triangles pour les autres.
De manière inédite, Marcel Berlanger traite d’un sujet d’une actualité brûlante : voir sans être vu.
Les claustras peuvent évoquer une idée d’ouverture, de fenêtre - entre l’Orient et l’Occident ? - mais aussi des mondes clos, refermés sur eux-mêmes. En regardant ces assemblages de losanges multicolores, l’idée d’un moucharabieh ne s’impose pas directement à notre esprit. En s’éloignant d’une représentation réaliste et formelle de l’objet, l’artiste fait appel à notre imagination mais aussi à la tradition de l’abstraction.
L’exposition Vu, Voir, Vu s'inscrit dans la continuité de la démarche de Marcel Berlanger, et plus particulièrement de sa série « Optotypes », dans laquelle l’artiste explore la question du langage visuel, du regard et du voir.
Ainsi, grâce au médium traditionnel qu’est la peinture, Marcel Berlanger aborde des thèmes pleinement d’actualité, hautement sensibles, "l'air de rien", sans bloquer les perspectives de réflexions.
Marcel Berlanger