Au-delà du médium photographique qu’elle intègre en partie - et sous différents angles -, c’est toute une poétique de l’espace et du processus photographique, de la « chambre noire » à la révélation, qui s’incorpore dans l’exposition et lui confère son point d’ancrage comme son sens de lecture.
Convoqué par un ensemble d’images, d’objets et d’histoires articulés par la présence hors-champ de manipulations secrètes, un jeu alternatif de va-et-vient, de réversibilités et d’entrelacements s’y opère entre dedans et dehors, ouvert et fermé, soi et l’autre (en soi). Un vaste réseau de polarités et autres dialectiques des contraires - intérieur / extérieur, apparition / disparition, résurgence / enfouissement, lumière / obscurité, positif / négatif, recto / verso, etc. - s’y infiltre, moins pour mettre les mots et les choses dos à dos que pour mieux ouvrir le(s) sens et déclencher nos « forces imaginantes ». D’un simple retournement de perspectives se déploient des étendues poétiques, à perte de vue.
Marie-Jeanne Hoffner, Aérogrammes