Chaque artiste le sait, l’accrochage est ce moment particulièrement grisant où le travail se révèle dans toute sa complexité. Un moment où la réalité physique de l’œuvre s’éprouve dans son rapport à l’espace, au corps, à la déambulation et bien sur aux autres œuvres.
Tenter de regrouper plusieurs artistes n’est pas chose simple. Ne cherchez pas ici un sujet qui vous permettrait de comprendre d’emblée le travail de Constance, Coraline, Vincent ou moi-même. Il n’y en a pas, plutôt, il y en a trop.
L’invitation faite à ces trois artistes réside dans la volonté de concevoir une exposition sans certitudes, une exposition qui ne tente pas de résoudre le travail de chacun par le discours, mais plutôt de penser l’accrochage comme un assemblage qui ne fige pas les œuvres mais cherche à les rendre mouvantes.
Cette volonté est particulièrement marquée au sein du project room. Cet objet/sculpture, pensé in situ, qui accueille des pièces des quatre artistes agit comme un pivot au sein de l’espace étiré de la galerie.
L'accrochage est conçu comme un paysage où le spectateur est invité à déambuler, à regarder les œuvres de face, mais aussi de biais, et parfois de dos.
Jean-François Leroy
Photo : R. Fanuele