Ma première lecture de La Recherche du Temps Perdu s’est faite sur plus d’une vingtaine d’années, entre 1978 et 2000. Je ne gardais qu’un souvenir confus du début quand j’abordais la fin. J’avais l’impression que ce que je savais de Proust venait davantage de ce que j’avais lu ou entendu sur lui que de mon expérience de lecteur. Je comprenais aussi que le temps était une question centrale de mon travail et j’eus l’idée de noter les passages de La Recherche qui me touchaient particulièrement.
En 2013, je décidai de relire Proust.
En parallèle, je commençais à réunir une collection d’images d’actrices de cinéma dont la beauté me touchait. Il s’agissait non pas tant de réunir des images de femmes universellement reconnues pour leur beauté que de distinguer parmi elles celles qui me touchaient, moi, intimement. Celles qui m’émouvaient le plus étaient souvent celles qui n’apparaissaient que furtivement dans les films, parfois seulement quelques secondes, mais qui l’illuminaient de leur beauté fugitive.
Elles sont des Beautés Oubliées.
La relecture me prit deux ans. J’avais réuni quelques centaines d’extraits de La Recherche. Je choisis dix passages qui concernaient l’amour ou le temps, parfois les deux.
Parmi les milliers de photographies d’actrices, je choisis quelques dizaines de Beautés oubliées.
A la fin du travail sur Proust, je trouvai un recueil de l’année 1911 de la revue La Science au XXème Siècle. Curieusement, plusieurs articles me semblaient traiter de préoccupations très actuelles. Parmi ces articles, l’un étudiait la foudre et ses différentes manifestations. Il m’a alors semblé que ces Coups de Foudres’inséreraient justement dans cette suite proustienne.
Anthony Freestone
Mars 2018